Quintesis a fait évoluer son métier vers le conseil. Cela lui a permis d’apporter sa valeur ajoutée dans un secteur d’activité qui se professionnalisait. « Obsédé textuel », « Le dernier vers », « Encore une ligne ? », « Les libraires prescripteurs de saines addictions » : la campagne de pub accrocheuse, en 2011, dans les rues de Vannes, sous les couleurs de la librairie Cheminant, Quintesis l’a déclinée dans plusieurs villes françaises pour un groupement de quarante libraires indépendants.
Installée au Pibs, l’agence de communication vannetaise a décroché ce marché d’envergure nationale au nez et à la barbe de plusieurs concurrents. Sans complexe. « On n’en a plus depuis qu’on se sait légitime dans un métier qui a beaucoup évolué et où nous avons beaucoup évolué », souligne Gaël Patout. Co-créateur avec son épouse, Valérie, d’un « petit poucet » frondeur, il ne lui déplaît pas de tirer, ponctuellement, le tapis sous les pieds de « géants » comme Euro RSCG.
Ils reprennent Carnac à Euro RSCG.
« Carnac leur avait confié la gestion de son image. On était arrivé deuxième du concours. Sur le plan relationnel, ça n’a pas fonctionné entre Carnac et la grosse agence parisienne. Du coup, on a repris le dossier », se réjouit Gaël Patout. Quintesis n’a pas la prétention de rivaliser en permanence avec des acteurs majeurs de la com, juste de tordre le cou, au postulat : bon budget égale grosse agence.
Dans un milieu, où on vend vite du vent, du fumeux, Quintesis revendique « un marketing opérationnel qui va de l’élaboration d’une stratégie de communication à ses déclinaisons, en slogans, charte graphique, supports de toute nature. Notre force, c’est l’écoute du client. On mouille le maillot avec lui. D’ailleurs, on s’interdit toujours de travailler avec ses concurrents. »
Faire ce choix, revient à faire une croix sur certains marchés. Ce couple d’entrepreneurs en convient, sans état d’âme. « Si on peut s’offrir le luxe de choisir les entreprises, commerçants, collectivités qui contractent avec nous, c’est pour mieux s’impliquer dans leur vie, réussir avec eux. »
« On veut faire le buzz »
La création d’un logo, d’une plaquette, d’une campagne de pub est la partie visible d’une réflexion approfondie sur le métier, le produit, l’image. « Le conseil est dans nos gènes. On travaille avec la SMT à Theix, par exemple, un fabricant d’escaliers en bois. Il connaît son métier, mais à un moment donné de son histoire, nous lui avons suggéré de créer des escaliers en métal qui se vendent très bien. »
Ce regard extérieur, Gaël, Valérie, leurs salariés, le nourrissent de leurs observations. « On est en veille sur les tendances. On fait régulièrement des salons, en province à Paris, souligne Valérie. On apporte un regard de béotiens tout en faisant le lien avec l’environnement de l’entreprise, nos techniques de marketing. »
L’affichage, les catalogues, les plaquettes ont encore leur raison d’être, mais Gaël Patout en est convaincu « l’approche média traditionnelle est morte avec les nouvelles générations. Cette année, nous avons proposé à deux de nos clients de faire parler d’eux en faisant le buzz sur les réseaux sociaux. » Un peu de tapage en image, des SMS pour relayer, amplifier. Et le tour de com est joué ?…
Source : ©Ouest France